Poignardé à mains nues, il s’en sort vivant.
Alexandra, parle-toi, ne perds pas ton sang-froid, ne perds pas ton sang-froid… voici le mantra que j’ai dû me répéter pour me convaincre de continuer d’écouter.
Ma tête me suppliait que ça s’arrête, que la ligne coupe et que j’oublie ces 30 dernières secondes, mais mon cœur, lui, voulait y être et réconforter ce chien. Et dans ces situations, c’est toujours mon cœur qui gagne.
Je m’appelle Alexandra, et hier, j’ai vécu un des pires appels téléphoniques possibles.
Un chien venait d’être poignardé.
C’était en direct. J’étais en ligne avec la personne sur place, qui était en pleurs, et cherchait désespérément cette pauvre bête qui venait d’être victime d’un acte inhumain. Cet innocent venait d’être poignardé, je répète, poignardé. Le secouriste venait d’être contacté pour porter main-forte à cette situation d’urgence et avait désespérément besoin de savoir quoi faire.
Car parfois, à deux, ça va mieux.
Car parfois, à deux, on se sent moins seul.
Car parfois, ce n’est pas seulement d’être deux… c’est simplement de ne pas être un.
Suivre le sang, et prier qu’on le trouvera à temps, qu’on le trouvera en vie.
J’entendais pleurer une personne que je respecte beaucoup et qui se sent anéantie par le poids de l’horreur.
L’impuissance me dévorait les tripes. Plus de 3 heures de route nous séparaient. J’aurais tant voulu y être, pour prendre cette charge incommensurable sur mes épaules et protéger tous ces êtres touchés par cette violence gratuite.
Devenir un parapluie d’émotions pour épargner le plus de gens possible… mais j’étais au refuge, et bien loin du compte.
Il est en vie Alex, il est en vie, mais il a perdu beaucoup de sang.
Il a reçu le coup au cou, mais semble stable.
Il doit sortir d’ici, Alex. Il doit quitter l’endroit. Il faut agir.
C’est donc sans hésiter une seconde qu’il a monté dans sa voiture pour faire le trajet.
Le branle-bas de combat s’amorce. Je texte, j’écris, j’envoie des messages vocaux à tous les vétérinaires qui sont susceptibles de pouvoir m’aider dans cette situation.
Nous sommes dans le milieu depuis suffisamment longtemps pour avoir certains contacts.
Je reçois enfin des photos. Il a perdu beaucoup de sang, mais celui qu’on nommera ensuite Baltazar est un grand gaillard, et s’en sortira. Il est debout et paisible.
Aujourd’hui, il a flirté avec la mort. Il a déjoué le destin. Aujourd’hui, Baltazar a esquivé la grande faucheuse de quelques centimètres.
Baltazar, nous le découvrirons plus tard, tu as dupé ton agresseur.
Soyez rassurés : en écrivant ces lignes, Baltazar a été apporté chez le vétérinaire. Sa plaie a été agrafée, et des antibiotiques lui ont été prescrits.
Parfois, on dirait que la vie fait un pied de nez à la mort, et que ça tombe sur les meilleurs. Comme si Baltazar, du haut de ses 110 livres, avait en lui la force nécessaire pour surmonter cette épreuve de la vie.
Baltazar est un chien doux, calme, paisible et surtout, encore naïf en ce qui a trait à la vie.
Dieu merci, ce petit être est tombé sur notre chemin.
Dieu merci, Baltazar est en vie aujourd’hui.
Plus que jamais, Alysson et moi remuerons ciel et terre pour te trouver le prochain être qui entrera dans ta vie, pour te panser bien plus que ta plaie.
Nous te promettons, Baltazar, que nous te choisirons la meilleure personne pour toi,
quelqu’un de doux, paisible,
quelqu’un qui saura t’offrir tout ce que tu mérites,
quelqu’un qui se battra encore à tes côtés lorsque tu en auras besoin.
Mais gageons que le pire est derrière toi, mon gros nounours.
Je t’aime profondément, Baltazar, et une promesse est une promesse.
Alexandra, qui lira chacun des formulaires avec une attention bien particulière.
Pour adopter votre nouveau meilleur ami Baltazar, je vous invite donc à remplir le formulaire ci-dessous :
https://adoption.domaineanimal.com/animal/cavac/